Conventions : Ankama Convention 3

Pour cette troisième édition de l'Ankama Convention, Ankama fait les choses en grand et se la joue solo. Il s'agit en effet de la première convention centrée uniquement sur les univers Ankama (jeux, livres, ?), après l'AC1 qui s'est déroulée pendant le Festival de l'Animation de Lille en 2007 et l'AC2 pendant Japan Expo 2008. Le tout sur 4000 m², rien que ça, avec son lot d'avant-premières, d'exclusivités, de rencontres autour de la thématique des Vampyres. Des vampires, fin décembre ? N'est-ce pas un peu en retard de deux mois par rapport à la tradition halloweenienne ?

Samedi

5h00. Le réveil est dur. 5h30. Bon, faut vraiment se lever, là. Pas les yeux en face des trous, dormi que trois heures. Parce que, comme d'habitude, nous nous sommes préparés à l'arrache vendredi soir. Sauf que, contrairement à d'habitude, la convention où nous comptons nous rendre n'est pas en région parisienne. Direction Lille - la ville de mon cœur - pour deux jours de folie Ankama. La question est : survivrons-nous à cette déferlante de Dofus ?
Après deux heures de route entrecoupées de pauses pour me réveiller, nous voilà dans le parking, repère G14 bleu, à Lille Grand Palais, à deux pas du centre-ville de Lille. Il est seulement 9h00 et, si je me souviens bien, la Convention n'ouvre ses portes qu'à 10h00. Et, toujours si je me souviens bien, il doit y avoir un guichet VIP/Presse. Ça m'arrangerait bien vu le monde qui se masse déjà dans les escaliers qui mènent à la zone billetterie. Malheureusement, malgré mes explications et mon insistance, le monsieur de la sécurité ne veut rien savoir et me dit que nous n'avons pas d'autre choix que de faire la queue avec le restant des visiteurs. Soit une heure d'attente douloureuse, plus psychologiquement que physiquement, car le gros problème, c'est toujours les autres, et aujourd'hui, ils sont plein. Certains ont la bougeotte et donnent des coups de sac - involontairement, certes, mais ça fait mal quand même. D'autres se plaignent en prenant à témoin leurs voisins les plus proches. Et il y a ceux qui parlent jeu. Je ne sais toujours pas ce qui est le pire dans les files d'attente : les otakes ou les gamers, je n'ai pas encore réussi à me décider. Une chose est sûre : les adultes sont les plus pénibles. Nous progressons, doucement, vers le guichet où il est écrit "VIP" pour apprendre finalement qu'ils ne peuvent pas s'occuper de notre cas et nous sommes redirigés vers la très charmante Florence Di Ruocco, responsable com' pour la branche jeux vidéo d'Ankama, chargée des badges pour ceux qui sont sur la liste.
Enfin adoubés, hum, munis de nos badges où l'on peut lire "VIP", notre nom et "Shadows Dreamers" (merci encore Florence !), nous entrons dans l'antre du Dofus. A gauche, tout ce qui est jeu. A droite, l'animation et l'édition. Au fond, la scène et la boutique, déjà prise d'assaut. Le serveur héroïque, le jeu de cartes à collectionner, Wakfu? Le dessin animé, des auteurs en dédicace, des expo? Des ordinateurs et des tas d'écrans en ligne qui chauffent, dans le plus pur style LAN. Des stands plus intimistes pour les auteurs et les designers avec une déco soignée.


Nous faisons un petit tour d'horizon à la recherche d'Ancestral Z (Chaosland et Dofus), avant le début de son marathon de dédicaces. J'ai effectivement un petit quelque chose que j'ai fait pour lui et qu'il me tarde de lui offrir : une peluche de Magic Jardak, le mage de Chaosland. Visiblement, ce cadeau il fait très plaisir et il se confond encore plus en remerciements - Ancestral, on t'adore ! Il s'est habillé pour l'occasion, en délaissant son collier de fleurs habituel, avec une cape - thématique vampirique oblige - et une casquette argentée. Il a d'ailleurs prévu des couvre-chefs personnalisés pour Florent Maudoux (Freaks' Squeele) - une casquette semblable à la sienne, dorée - et Bicargo (Mutafukaz 0) - une casquette avec un toucan. On discute pendant qu'il prépare sa table en y mettant du bazar avec force prospectus et cartes. Ce que ne manquent pas de commenter les deux sœurs Debacker, Virginie et Céline - aka Kaji et Yuki - qui ont un accent belge fort charmant. J'en profite pour leur demander une tite dédicace sur mon Kuma Kuma 1, ce qui entraîne une discussion passionnée sur « tu préfères en rouge ou en bleu ? », chacune ayant sa couleur de prédilection.


On part ensuite voir le château des Vampyres. Ce monstre gonflable s'élance jusqu'au plafond, à 8 m de haut. C'est très sympa, si on excepte la soufflerie - appareil obligatoire pour maintenir ce colosse en forme - qui fait pas mal de bruit. Juste à côté, on trouve la salle de projection de la série animée Wakfu, avec son épisode vampyrique. On en profite pour admirer les toiles de la salle de projection, entièrement dédiée à la thématique de la convention et la statuette de Vampyre. On continue notre tour qui nous mène du côté de la section jeu de cartes Wakfu, où le deck spécial Vampyres est présenté en exclusivité. Je testerais bien mais le fait de devoir s'inscrire pour jouer ne me tente pas vraiment, pas envie de me retrouver dans un tournoi (et oui, j'aime bien me pointer et tester les jeux à l'arrache, comme à Chibi Japan Expo 2008). A côté, les ordinateurs sont pris d'assaut depuis longtemps, il n'y a pas une seule place de libre et comme les joueurs ont l'air tous bien scotchés à leur chaise et à leur écran, je passe aussi mon tour. Bah, j'arriverai bien à trouver le temps de tester Dofus et Wakfu avec son open beta à la maison.


Retour à l'univers BD, avec le stand dédié au Label 619. On salue Raf (Debaser) et Florent Maudoux (Freaks' Squeele). Et c'est l'heure du retour de la revanche de la dédicace de Freaks' Squeele ! Florent nous fait quelques confidences sur le tome 2 à paraître en mars pendant qu'il dessine une très jolie dédicace de Val. A droite, Bicargo et Run se sont lancés dans les dédicaces de Mutafukaz 0. Une guilde de joueurs passe avec une bannière où ils ont accroché un pauvre petit Tofu. On voit aussi beaucoup de Chacha en peluche et de Vampyro gonflables, des masques (disponibles dans les sacs premium). Ca change des oreilles de chat, des Yoshi et masques de Naruto. De l'autre côté du stand du Label 619, Jimmy Pantera, masqué tel un catcheur, présente son bouquin sur la Lucha Libre, Los Tigres del Ring. Y a pas à dire, c'est la grande classe !


L'AC3, c'est aussi deux expositions de planches et de dessins originaux. La plus petite est dédiée à l'un des prochains titres d'Ankama Editions. Elle présente en exclusivité des planches en couleur de la BD Wakfu. La seconde, plus pléthorique, est consacrée aux œuvres du collectif Café Salé sur la thématique vampirique. La représentation du thème est plus ou moins évidente suivant le tableau.
C'est là que je me rends compte que j'ai oublié de prendre mon Artbook CFSL 2 pour le faire dédicacer. Je vais avoir du mal à aller le chercher à la maison, alors ça sera pour une prochaine fois.


Retrouvez toutes les photos de l'exposition Café Salé.

La boutique est difficilement accessible, la queue s'étale tout en restant très compacte. Un système de file d'attente sera mis en place pour gérer le flux. Il y a pas mal de nouveautés : des cartes, des pendentifs et des BD en exclusivité, comme le Dofus 10 et sa version collector, les messieurs masqués de Los Tigres del Ring ou les ET du Diary of Inhuman Species. Les pendentifs représentent l'épée du célèbre Goultard ; ils me font furieusement penser aux goodies Final Fantasy. Une chose est sûre, ils se vendent comme des petits pains.


C'est l'heure de manger. On cherche un coin tranquille, histoire de décharger la carte de l'appareil photo sur l'ordinateur portable. On retourne donc vers l'entrée où l'on observe des Chacha dorés, bien en groupe sur un poteau, qui attendent leur heureux propriétaire (gagnants d'animations diverses comme le Bouftou Dance i-volution). On finit par découvrir la salle presse après une aventure express à l'extérieur du Grand Palais. C'est très austère, très calme surtout. A tel point qu'on chuchote alors qu'on est seuls. Je suis fascinée par une flèche peinte au plafond. Sandwichs avalés, carte déchargée, on y retourne.


On tue le temps avant le cosplay en faisant le tour des stands et de leur déco. Le Maliki Horror Show, stand entièrement dédié à Maliki et Souillon, est très fréquenté, le succès de la BD ne faiblissant pas. Au détour du stand du Label 619, on trouve un trône réalisé entièrement avec des volumes de Mutafukaz 0. Cela semble assez déroutant pour de nombreux visiteurs qui se sentent obligés de toucher les livres et de tourner les pages pour se convaincre que c'est vrai.


L'heure du cosplay solo arrive. Trouver une place assise devant la scène se révèle assez complexe. Je suis au premier rang, presque collée à la scène, ce qui ne va pas s'avérer très pratique pour prendre des photos. On va tout d'abord assister à une des éliminations de l'animation Bouftou Dance i-volution. Le but : se déchaîner sur une musique mixée spécialement pour l'occasion. La plupart des participants ne fait qu'aligner deux-trois mouvements mous de tektonik - ce qui a particulièrement le don de m'énerver. Ce n'est pas, selon moi, le but de l'animation, ce n'est pas l'esprit recherché. Je ne parle même pas de ceux qui gênent leur adversaire. Pitoyable. Il n'y a qu'un duo qui me plaît, deux potes qui se déchaînent vraiment, avec complicité.


Le cosplay solo prend la suite sur scène. Tous défilent sur les musiques officielles de Dofus. Alors, c'est vrai que c'est plus « équitable » en un sens, mais ça va bien deux minutes. Au-delà de la découverte des musiques que je ne connaissais pas, ça tourne vite en rond et ça finit par être gonflant. Côté participants, on est loin des chorégraphies que j'ai pu voir à Chibi Japan Expo - n'ayant pas encore eu l'occasion de voir les défilés de cosplay de Japan Expo. Certains sont tellement timides qu'ils ne font qu'arpenter la scène et redescendent aussitôt. Pas le temps de bien regarder les costumes, on ne peut pas dire s'ils jouent bien le personnage. Ça manque aussi d'une annonce du personnage présenté (je suis bien loin de les connaître tous, même si je m'accroche avec les grands classiques). Il m'est difficile de prendre des photos valables, car ils ne prennent pas vraiment la pause. J'apprécie particulièrement ceux qui ont fait des chorégraphies un peu élaborées comme les Bouftou ou les Sacrieurs. A propos des Sacrieurs, je sais bien qu'ils tirent leur force de leur souffrance, mais les cosplayers sont-ils tous obligés de faire mine de se suicider pour ponctuer leur prestation ? Un grand bravo à la Dragodinde et sa cavalière, même si ses petites jambes bottées sont un peu flippantes. Le Maître du temps sera sacré vainqueur du solo.

Retrouvez tous les concurrents du cosplay solo.

Pour décompresser, on prend le temps de retourner embêter Ancestral, qui m'a promis une photo avec Magic Jardak.


Lessivés par le trajet (et surtout la courte nuit de sommeil à notre actif), on décide de faire un break et de se promener dans le centre-ville de Lille pour une fin d'après-midi shopping. L'occasion aussi de reprendre contact avec notre ancien libraire qui s'est installé à son compte depuis qu'on a déménagé. Petite séquence émotion avec la découverte de sa librairie et partage des dernières nouvelles de chacun.
On mange dans un fast food après de nombreuses péripéties pour obtenir notre repas, puis direction l'hôtel. C'est calme, il fait très chaud. Grande déconvenue : il n'y a pas de baignoire mais une salle de douche tout droit sortie d'une navette spatiale. On s'endort assez vite, tellement fatigués qu'on n'arrive pas à regarder la télé. Mais il fait tellement chaud qu'on se réveille plusieurs fois en nage.

Dimanche

Ce dimanche matin, on se lève plus tard que prévu, on n'a pas vraiment récupéré. On improvise un petit-déj' à base de barres chocolatées dans la chambre d'hôtel. Puis retour au Grand Palais.
Il y a autant de monde que samedi, mais - par chance - plus du tout la queue pour rentrer. On tourne dans les allées pour prendre des photos : un Tofu géant gonflable à la boutique, des silhouettes de personnages Dofus et Wakfu en carton que j'avais ratées hier. Je me prends le Dofus 10 Collector, tout doré. Ça pète non ? Le shop a une petite annexe dans un coin pour toutes les BD hors Dofus, la file d'attente en moins, le sourire en prime. Je leur prends Mutafukaz 0, en me disant que je vais tenter la dédicace, encouragée par Karasu. Je récupère aussi quelques nouveautés par le biais d'Alix (responsable presse et communication de la branche édition). J'en profite pour discuter avec lui des interviews que je voudrais faire.


Je retourne faire des photos de l'exposition Café Salé car celles de samedi sont ratées. En attendant de se lancer dans les dédicaces, nous continuons notre périple à la recherche de bonnes photos. J'arrive à attraper le Vampyre officiel. On regarde longtemps les papertoys et figurines des créatures de Dofus exposés dans une vitrine. Celles réalisées par Créatures Land sont vraiment chouettes, le Chacha est trop mignon et le Tofu a un air espiègle.


Alors que Karasu fait la queue pour la dédicace Mutafukaz sur le stand du Label 619, je pars à la découverte de l'univers de l'Araignée, avec Popcube qui dessine Constellations et Cafard qui a réalisé entièrement Retranchés. Ils ont visiblement été pas mal embêtés par des fanas de Dofus, à tel point qu'ils ont fait une petite pancarte amusante : « on ne fait pas Dofus ». Popcube n'a pas de problème avec ma requête habituelle : « dessine ce que tu veux ». Il m'explique qu'il trouve toujours quelque chose à dessiner. Au contraire, Cafard aime bien qu'on lui donne des indications. Le premier dessine directement au feutre bleu. Le second travaille d'abord au crayon puis encre à la plume, très classe. Karasu m'a rejointe entre temps, car les auteurs du Label 619 sont partis manger. On discute avec Cafard de tout et de rien, comme de notre imprimante qui affiche des signes cabalistes sur son écran.


On file manger dans la salle presse quasi déserte. Puis on repart faire la queue pour Mutafukaz. J'en profite pour compléter mes photos des stands Ankama Editions. J'arrive à avoir Stan qui finit quelques commandes de dédicaces et je file au cosplay groupe.


Ça a déjà commencé et c'est blindé de monde. J'arrive à me faufiler et je m'installe comme je peux pour prendre des photos. Les cosplayers sont quasiment tous déjà passés au solo du samedi et les chorégraphies ne sont pas vraiment plus élaborées. J'apprécie tout de même la prestation de la Féca et de la Vampyrette. Je n'attends pas l'annonce du gagnant car mon espace vital devient trop restreint, les spectateurs se rapprochant pour prendre des photos.

Retrouvez tous les concurrents du cosplay groupe.

Retour au stand du Label 619. Les auteurs mettent un peu de temps à revenir. On ne sait pas encore si Run pourra être là, mais qu'importe. On attend Bicargo pour It came from the Moon! (soit Mutafukaz 0, pour ceux qui ne suivent pas). Je le vois enchaîner des dessins de catcheurs, si bien que je lui demande de me dessiner un personnage qu'il n'a encore pas dessiné, bref, tout sauf un catcheur. Et quelle chance ! Run est de retour.


Du côté du stand 100% Dofus, c'est toujours l'affluence monstre. On entreprend de faire la queue pour faire dédicacer mon tome 10 fraîchement acquis par Ancestral Z. Ce dernier quitte la session de dédicace momentanément pour participer au Bouftou Dance i-volution. On entend les cris de la foule en transe du côté de la scène. Quand il revient, il a l'air de s'être bien défoulé. Il reprend ses dédicaces, à moitié accroupi sur sa chaise. Il explique que c'est une technique pour se dépêcher et pour se rappeler qu'il doit partir (genre en fin de dédicace). Je découvre qu'on peut acheter les Tofu gonflables vus dans la matinée. Karasu me convainc d'aller me renseigner au shop et je reviens avec l'avant-dernier Tofu, déjà gonflé. Ça fait des envieux, comme quand on s'achète des peluches. Ancestral est debout quand c'est notre tour. En deux-trois coups de crayon, il nous fait le nouveau personnage de ce volume 10.


On fait un dernier tour d'horizon après avoir dit au revoir aux quelques personnes qu'on connaît puis direction le parking pour rentrer. Avec le Tofu en passager à l'arrière. Oui, oui. Ce n'est pas un problème, on le fait souvent avec des peluches de grand gabarit. Les kilomètres défilent sous les roues de Titine, la voiture avale la route. On arrive à la maison à plus de 21 heures, sans embouteillage. Il fait froid, on est très fatigués. Juste la force de prendre une dernière photo avant de se coucher.

Bilan : petite convention deviendra grande

Une convention dédiée à un seul éditeur, même s'il est diversifié, c'est un peu étrange comme concept pour moi. Malgré tout, malgré la période de l'année et l'emplacement, c'est un succès au vu de la fréquentation.
Parmi les visiteurs, on trouve beaucoup de familles, bien plus en proportion qu'à Japan Expo and co. Les joueurs sont de tout âge, ce qui apporte plus de diversité. Est-ce parce que le jeu vidéo est plus ancré dans notre société que les manga ?
L'inconvénient est que, si l'on n'est pas joueur, on en fait vite le tour. Malgré la centaine d'ordinateurs disponibles, difficile de se faire une idée quand on ne connaît pas le jeu. La scène multi-usages était un peu petite et la partie pour l'assistance était quant à elle vraiment vraiment trop petite, que ce soit pour les conférences ou les défilés de cosplay.

Personnellement, l'AC3 a été une de mes seules conventions en dehors de la scène parisienne. Elle m'a surtout permis de me consacrer uniquement aux univers Ankama, même si je n'ai pas pu faire tout ce que je souhaitais. J'en ai profité pour revoir des auteurs que j'adore et prendre contact avec une partie des petits nouveaux. Merci à eux pour leur patience et leur bonne humeur. Merci aussi à Florence et Alix, toujours à l'écoute.
A noter qu'Ankama Editions faisait sa première apparition en tant qu'exposant au Festival international de la bande dessinée d'Angoulème fin janvier, avec un stand certes plus modeste mais toujours pléthore d'auteurs.


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