Lost People : Providence : 04 - Ambiance Fin du monde (22h05)

Je me retourne péniblement pour contempler la scène. L'immeuble abandonné semble tout droit sorti de Mad Max à la lueur des flammes qui sortent de l'épave qu'est devenue ma voiture. Mon fut et mon t-shirt sont couverts de sang. Il y a quatre cadavres, encore du sang partout, et une épaisse colonne de fumée qui s'élève dans le ciel. Et je suis DANS LA MERDE !

Comment j'ai fait pour craquer à ce point là ? 4 cadavres (dont celui de Vince), une véritable déclaration de guerre pour les Mexs. Et j'ai pas les grenades qu'on devait récupérer. C'est même pas la peine de penser à retourner voir les gens du gang. Ils apprendront toujours trop tôt ce qui s'est passé. De toute façon, ce cher « Snake » savait très bien qu'Andy était un de mes potes. Dix dollars sur le fait qu'il avait prévu tout ça, ce suce noeuds. Cent sur le fait qu'il m'aurait foutu une des grenades bien profond si on lui avait ramenées. Juste pour être sûr. J'suis bel et bien tricard dans cette ville. Voire cet Etat. Je me suis dépassé ce coup-là.

Je vais devoir aller sacrément loin pour qu'on me connaisse pas... Et il va falloir de la tune pour aller loin. Au moins de quoi payer le bus et la bouffe pendant le voyage. Mes finances sont loin d'être au beau fixe en ce moment, c'est dommage. Je devrais pouvoir trouver de quoi payer le bus déjà. Va falloir que je rentre chez moi chercher des affaires et la tune et après je bouge de cette ville.

Un bruit d'explosion et de fusillade, une voiture en flammes, pas besoin d'être Einstein pour deviner que les flics vont se ramener dans pas longtemps. Mettons un quart d'heure. Enfin on est pas loin du quartier Mex, dans un coin ultra paumé. On peut rajouter 10 minutes facile. Heureusement que les keufs sont jamais très jouasses de venir dans le coin ! Ca me laisse dans les vingt-cinq minutes à tout casser.

D'autant qu'il doit rester 5 chicanos dans le coin. Je réalise d'un coup que je suis à découvert. 3 secondes plus tard, je suis dans le hall. Les avachis ont tout lâché là où c'était quand ils ont détalé. Des bouteilles, un sachet rempli de cachets, un autre rempli d'herbe, des tessons, des cadavres de clopes éventrées, une pipe à crack brunie par l'usage. Une bonne partie de tout ça peut se revendre quelques dollars (surtout les cachets et l'herbe). Je fourre les sachets dans mes poches, transvase tout l'alcool possible dans une bouteille. Le liquide a une couleur brune douteuse et une odeur de chiotte. Je goûte. C'est écoeurant mais ça fait tomber la tension. C'est là que je remarque un vieux sac de l'armée qui traîne dans un coin du hall.

J'ose pas y croire. C'est pas possible... Je m'approche quand même. J'ouvre le sac. Les grenades !!!!!!! Putain j'ai dû leur foutre sacrément les boules pour qu'ils détalent en oubliant ça ! Remarque, devaient être sacrément défoncés. Ils ont dû voir un monstre ! C'est l'hallu une chance pareille quand même. Voilà comment je vais me payer mon voyage !

Bon va falloir que je me bouge vite. Je jette un oeil dehors. Personne. Je récupère un blouson pas trop tâché de sang et je me trace le plus vite possible dans le terrain vague. Les seringues font un bruit de verre brisé quand je les écrase. Heureusement que j'ai des rangers... Suffit que je survive le temps de choper un métro et ça devrait être bon.