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Lost People : Providence : 03 - Bureau 31 (22h)

Vito donne un grand coup dans une pile de papiers qui traînait sur le bureau. Le sol se constelle de feuilles éparses. Il reste planté là, l'air hébété, tout fiévreux dans la lumière artificielle de la rue.

« Tu devrais rentrer, gamin. T'es malade, là.
- Va te faire foutre, Luiggi...
- C'n'est pas possible d'être une pareille tête de pioche. Tu tiens à peine debout !!!
- Ca va aller, je te dis.
- Okay, occupe toi des armoires alors. Et enfile des gants ! Marvin, fais le guet. »

Je hais définitivement ce type. Il ne voit même pas qu'il n'est capable de rien. Sinon de nous gêner. J'enfile des gants et je me dirige vers le bureau. Dans le premier tiroir, un automatique. Pas trop étonnant pour un gars qui taxe une caisse de grenades à la Familia. Je le fourre dans ma poche. Rien de bien notable dans le bureau à part le flingue : bilans comptables, fax divers et variés, matériel de bureau... Je me penche pour mater dans la poubelle. Une collection hallucinante de bouteilles d'eau, de canettes, des mégots, un paquet de gâteau et quelques feuilles d'imprimante, emballages de barre de chocolat, post-it froissés (je récupère ceux du dessus, à priori les plus récents. Rien d'intéressant). On dirait qu'elle n'a pas été vidée depuis un mois, cette poubelle.

« Y a un coffre.
(je lui réponds sans me retourner)
- A moins que tu connaisses la combinaison ou un moyen de l'ouvrir, ça me fait une belle jambe. »

Je le sens qui s'énerve. Agenda, rubrique « Qui est ce que ce cher Ray devait voir demain ? » : rendez vous avec William Coffey à 10h, Chris Herring à 14h (quelque chose d'effacé en dessous), Karen 17-19h (maîtresse ?). Je retourne la page et gribouille dessus pour faire apparaître le nom effacé. Difficile à lire : les noms sont intimement mêlés et à l'envers. Dos quelque chose... Ca pourrait être Dos Santos, le leader des Mexicains ? On dirait bien. A vérifier. Je fourre l'agenda dans ma poche. Je décroche le téléphone. J'appuie sur bis et je note le numéro vite fait. Je raccroche. Répondeur, un message archivé (oublié d'effacer ? pas eu le temps ?), une voix speed : « Ray, c'est James... Depuis cette histoire, je n'ai pas la conscience tranquille... J'ai une famille et je ne voudrais pas qu'il nous arrive quelque chose. Je pense que tu es allé trop loin. Appelle moi. » Je regarde dans le carnet où ce cher Ray notait ses numéros de téléphone. 4 ou 5 James. Pas un seul avec le numéro que j'attends.

J'allume le PC et une clope en même temps. Je sors mon cendar de poche (pratique pour ne pas laisser traîner de traces d'ADN, ô combien inutiles). Les 5 minutes nécessaires au démarrage de Windows (vieille machine !) sont enveloppées d'un délicieux silence. Je sens leurs regards gênés. Ils ne comprennent rien à ce que je fais. Désarmants de bêtise. Le bureau Windows apparaît. Je me réveille et cherche dans les documents quelque chose qui pourrait contenir un numéro. Tiens, « personnel.doc » et « clients.doc »... J'ouvre, édition, rechercher. Je tape le numéro puis entrée. Bingo ! Personnel.doc : James (tiens donc !) Woodson, comptable. Avec l'adresse !

« Bon, ben, les gars, je crois qu'on sait où aller maintenant. »

(scape)GO@T

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