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8 Femmes 1/2

8 Femmes 1/2 : 3 Avis

Déception feinte pour ce film de Greenaway qui privilégie l'intellect froid à une certaine chaleur qui devrait être analogue au film. Les images sont toujours aussi belles, se rapprochant de la peinture et de l'esthétique de Fellini, mais le résultat est froid ; les fantasmes sont présents, mais c'est beaucoup plus proche d'une branlette intellectuelle ; on joue à chat et à la souris, on ne montre plus l'exhubérance et la folie, on nous montre des compromis, de l'argent gaspillé pour ouvrir ce bordel avec 8 femmes et demie (la "demie" est une cul de jatte), qui ont chacune leur personnalité, et qui plaisent aux deux hommes, le père et le fils. Il va se passer des choses complètement hallucinantes que l'on ne verra jamais, mais que le dialogue sous-entend. Sur fond du film 8 et demi de Fellini, nous assistons à une critique des femmes par les hommes et de leur changement après le cinéma de Fellini.
Ce qu'on peut reprocher à ce film, c'est ce manque de folie et de provocations que l'on retrouvait dans The Pillow Book et Zoo, Greenaway assagi ?
On cause de sexe à froid sans rougir sans avoir honte, le récit est assez fluide et compréhensible, ça se laisse regarder, mais pour "l'élite" ce film est une régression presque totale de Greenaway qui nous avait habitué à plus de beauté, d'originalité (bien que pour ça on soit servi). Même si ce film est glauque, cru, intellectuel, et charmant grâce aux actrices, on arrive vraiment à tenir le coup que grâce aux passages cocasses, aux discussions tirées par les cheveux entre le père et le fils, et quelques scènes drôles, voire absurdes. Mais on se lasse de ce film un peu "poseur" et qui a l'air de se la raconter pour pas grand chose. Pour un lambda, c'est se perdre dans un film perplexe de non-sens, un film tordu et un peu nouvelle vague, un film où l'inceste est traité comme quelque chose de passager et très bout en train. Mais on ne peut pas faire du non-sens toute sa vie et proclamer faire de l'art. On se dit que c'est mieux qu'un flop total, et que les tremblements de terre dans le films et entendre un peu de Japonais, ça fait toujours plaisir... ;-)


Note : 11.

Kei

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