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Les Chroniques de Droopy : 01 - Le début d'un long périple

Le départ
En cette chaude journée du onze août de l'an de grâce deux-mil-trois, je décidais de faire route vers la Grande Mer Océane, en direction des riches terres du Canada, contrée encore inconnue à l'ouest de notre vieille Europe. Ce voyage serait périlleux, mais d'une grande richesse, je l'espérais. Pour un si long périple, il m'a semblé opportun de placer toutes les garanties avec moi et de partir avec un moyen de transport rapide et performant. Mon choix s'est porté sur un navire fringant, nommé « Avion » dont les voiles semblaient ma foi d'une solidité et d'une acuité à toute épreuve. Je recrutais rapidement avec quelques appâts d'or et d'argent un équipage dévoué et loyal, et embarquait ainsi près de 300 passagers avec moi.

Je pris soin d'amener avec moi des produits de première nécessité, ainsi que quelques produits pour les indigènes et les habitants de ces contrées que je ne manquerais pas de croiser. J'emportais tout particulièrement une collection d'estampes et de gravures locales pour leur faire admirer les richesses de notre bon vieux Bordeaux.

Nous sommes partis tôt le matin et un bon vent nous poussait rapidement à notre première escale vers les lointaines terres occidentales, un petit havre nommé « Orly ». Ce petit village sympathique était un havre régulier d'explorateurs et de voyageurs de toutes sortes. Divers navires mouillaient à quai en se dodelinant au vent. Le port d'Orly est composé de deux rades, chacune possédant ses propres bars, tripots et autres lieux de détente où les marins aiment se divertir et se restaurer.

Après une brève halte pour faire le plein d'eau douce, nous quittâmes la rade sud en direction de l'ouest. Notre voyage démarrait bien, le vent était propice. Une allure soutenue nous permit de faire l'ensemble du trajet en moins de 8 tours de cadran solaire. Notre arrivée se faisait au début d'un après-midi charmant. Le temps était chaud et ensoleillé, mais moins caniculaire que celui que nous avions quitté dans notre bonne vieille Europe. L'accostage se montrait particulièrement long. Contrairement à une croyance de notre nation, les premiers hommes et femmes que nous rencontrons ici se montrent très civilisés et d'une parfaite cordialité. Ils seraient même des modèles pour certaines personnes. Le lieu où nous accostons est rempli de petits fruits, nous décidons de le nommer « Port Mirabel ».

A l'arrivée dans ce petit havre, je rencontrais un guide qui acceptait de m'amener à l'une de leur ville, un ensemble urbain nommé « Montréal ». Il faut une heure de trajet dans un véhicule du crû pour rejoindre cet ensemble. Une fois arrivé, je suis entré dans une ville ma foi assez grande et très animée. Les gens semblent très actifs et occupés, même si une atmosphère cordiale et cool se dégage du lieu. J'avais décidé de poser mon camp de base dans un lieu-dit, chez un certain Jean. Le site était ma foi déjà occupé par nombres de visiteurs qui semblaient aussi friands que moi de découvrir ce monde inconnu. Je me couchais fatigué et très content d'avoir effectué le premier pas de mon voyage dans cette contrée.

Le premier jour
Je me levais avec le soleil, dormir longtemps en ce lieu me semble difficile. Je décidais d'essayer de gagner les bonnes grâces des indigènes et tentais de les intéresser par mes colifichets et mes petits cadeaux. Ils se montraient étonnamment réfractaires à mes avances, semblant se contenter de ma conversation et de ma présence auprès d'eux. Cette civilisation semble très réceptive et agréable, tolérante et friande d'apprendre de moi, comme moi d'apprendre d'elle. Le repas se passe convenablement et je décide ensuite d'aller immédiatement voir le chef de cette communauté, du moins, le chef de la tribu qui allait m'accueillir. Le lieu semble être une sorte de cercle d'apprentissage, où nombres de sorciers et d'hommes-médecine accueillent les visiteurs friands d'apprendre les secrets de techniques ancestrales. Ma visite se passe correctement, l'accueil se montre toujours cordial et cela me permet de tout régler rapidement par une brève conversation. L'apposition d'une petite signature semble les satisfaire pour m'accueillir comme l'un de leurs étudiants. Le lieu où les autochtones étudient se nomme « Udem ». Je marchais ensuite vers un lieu que l'on m'avait indiqué comme le centre de Montréal. Cette communauté autochtone semble immense. Tout est grand ici, rien ne semble trop beau pour eux. Je rentre le soir, fatigué, mais repu d'une aussi belle journée de découverte.

Les premières rencontres
Le soleil me réveille tôt le matin, aussi en profitais-je pour déjeuner copieusement. La journée est passée assez vite. Je rencontrais quelques visiteurs tout comme moi, fort sympathiques et joyeux. Je me suis aperçu avec surprise que ces peuplades connaissent la monnaie telle que nous la concevons dans notre vieux continent et semblent prêts à en accepter. J'ai passé la journée à me balader de lieu en lieu, croisant plusieurs hommes sages et honnêtes qui semblent être des usuriers locaux. Les conditions qu'ils me proposent sont avantageuses mais je décidais de patienter avant de me faire envoyer mes quelques économies.

La visite en ville
Aujourd'hui, j'ai visité ce que les autochtones appellent « Doantoan », un mot local signifiant le centre de la cité. Les habitants semblent maîtriser une architecture assez évoluée, tout en hauteur. Dans le même temps, ils construisent sous leurs bâtiments un véritable labyrinthe, qu'ils nomment « Ville Souterraine ». Et effectivement, c'est proprement prodigieux cette cité enterrée. On peut marcher des kilomètres sans apercevoir la lumière du soleil. D'après les légendes locales, ils s'agirait d'un legs de leurs ancêtres pour leur permettre de passer l'hiver tranquille. Je me demande si le lieu a une signification mystique ou non, mais je ne devrais pas tarder à le vérifier.

Découverte d'une civilisation
Ce cinquième jour, je l'ai passé dans un lieu qui semble être la première ville de Montréal. Cet ensemble tranche avec le reste de la cité. Il est ancien, bas et pavé. Les habitants en parlent avec fierté et contentement. Je vais finir par penser que le culte des gloires ancestrales est un sport national ici. Mais les habitants semblent aussi très optimistes et tournés vers l'avenir. Curieux mélange d'une civilisation sans grand passé qui s'acharne pourtant à le sauvegarder avec une véhémence à en faire pâlir de jalousie les conservateurs du Louvre.

Le nord de la cité
J'ai passé la journée loin de la cité. On m'a amené en un lieu éloigné, au nord, qui se nomme « Parkaulimpik ». Il s'agit d'une grande construction tout en hauteur. Je me suis échiné pendant plusieurs heures à tenter de percer le sens de ces constructions, pour finalement m'apercevoir que cela n'avait d'autre but que l'amusement. En effet, un grand bassin, nommé « Pisinaulimpik » et un grand terrain nommé « Stadaulimpik » sont de grandes aires de jeu et d'amusement pour les autochtones. A côté se trouve une espèce de grand terrain naturel, un jardin que les gens d'ici nomment « Botanik ». Il referme des trésors végétaux et animaux sans précédent. Je ne m'attendais pas à trouver un tel foisonnement de végétation en ce lieu.

Vue d'ensemble
Pour parfaire ma connaissance de la cité, je suis monté cet après-midi sur le « Mont Royal », le point culminant de la ville. En montant, je croisais une cérémonie, religieuse ou non, je ne sais. Des centaines de personnes s'étaient réunies au pied du mont pour jouer du tam-tam et danser au rythme de la musique. Les tam-tams portent très loin, on les entend du sommet de la montagne, haute de presque 230 mètres. On m'a dit que ces tam-tams viennent tous les dimanches durant la belle saison, je reviendrais donc étudier ce phénomène prochainement.
La montée sur la colline est agréable, bien que fatigante. Arrivé en haut, plusieurs endroits offrent des points de vue très intéressants sur la cité et les environs. Ce pays semble vaste, mon regard s'est perdu sur les montagnes au nord et au sud. Au nord, un habitant m'a dit qu'il s'agissait des « Laurentides », sûrement un nom en rapport avec ce gigantesque fleuve, nommé « Saint-Laurent » qui coule ici. Au sud, les monts se nomment « Montérégie ». J'ai appris qu'un autre peuple vivait de l'autre côté de ses monts, parlant une autre langue et partageant une culture commune, bien que différente, avec les gens d'ici. Néanmoins, les rares personnes à m'avoir ouvertement parlé de ce peuple, qu'ils nomment « amérikin », ne m'en ont pas tous dit du bien. Je pense que je monterai une expédition dans quelques mois pour rencontrer cette peuplade qui semble faire envie aux gens d'ici, bien qu'ils affectent d'en parler avec brutalité. La relation amour-haine entre les gens d'ici et ceux de là-bas semble importante. Je soupçonne un complexe entre les deux peuples, mais mes observations restent parcellaires.

Droopy

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